IV. Conclusions
1. Inter-musées. Un réseau de visiteurs
Inter-muse, c’est aussi un appel à développer les relations entre musées. On voit à l’entrée de la plupart des musées, un présentoir avec les folders de nombreux lieux touristiques du pays. Il existe de nombreux réseaux. Dans l’esprit d’Intermuse on plaide pour le développement de collaborations entre visiteurs et particulièrement entre visiteurs scolaires. Collectage de feuilles de présentations, de rapports d’enseignants et d’élèves…
Ce pourrait être un complément des dossiers pédagogiques, souvent excellents, réalisés par le personnel des musées avec la collaboration des maîtres.
Réseau de veille aussi. Des sentinelles pour repérer tout ce qui peut aider l’éducation scolaire et l’éducation à tous les âges de la vie.
2. Des échanges
L’outil informatique favorise évidemment les échanges. Échanges de commentaires, traductions, suggestions d’animations, … Partage aussi de revendications sociales : accès aux handicapés, jour mensuel d’accès gratuit, création d’outils de visites pour une compréhension vers les peu scolarisés, les analphabètes ou les illettrés.
3. Inter aussi inter-générationnel
Inter comme intergénérationnel. Une émergence dans notre société et sans doute dans tous les pays : la place des aînés dans le public des musées. Et les visites changent de sens. Elles sont de moins en moins une façon d’occuper une vieillesse de plus en plus longue, ou de compléter une formation que les aléas de l’existence ont laissée en friche. De plus en plus les aînés, les seniors veulent rester socialement utiles.
Il y a là tout un gisement de bonnes volontés efficaces. Il faut éviter que les anciens ne prennent les emplois des salariés de l’ « entreprise musée ». Les restrictions budgétaires des États face à la crise incitent plutôt à des scénarios optimistes. L’apport de volontaires peut avoir un impact non négligeable sur l’équilibre financier des institutions culturelles et donc sur les possibilités d’engagement ou au moins de maintien. Il convient que ces personnes soient défrayées, pour leurs déplacements, leurs formations, afin que leur travail ne les fragilise pas. Pour une bonne part cela pourrait aussi prendre de la forme de gratuité d’accès à l’intérieur d’un réseau. Il importe de bien réguler les termes de l’échange.
4. Intermuse comme « muses »
Dans la culture de la Méditerranée orientale, cet espace de passé et d’avenir qui fut le centre de gravité du projet Intermuse, les Muses étaient des déesses. Hésiode, fils d’un habitant d’Anatolie, mais immigré en Grèce, les a extraordinairement mises en scène.
Selon Pausanias elles étaient trois :
Aédé, la « voix »,
Mélété, la « méditation »
Mnémé, la « mémoire ».
Les musées ne sont-ils pas, en suivant le livre d’André Malraux, « les voix du silence » ? Lieux de méditation sur la vie et maisons de mémoire ?
Ensuite dans la tradition les muses devinrent neuf, filles nées de folles nuits d’amour entre Zeus et Mnémosyne :
Clio, muse de l'histoire;
Euterpe, muse de la musique;
Thalie, muse de la comédie;
Melpomène, muse de la tragédie;
Terpsichore, muse de la danse;
Érato, muse de l'élégie;
Polymnie, muse de la poésie lyrique;
Uranie, muse de l'astronomie;
Calliope, muse de l'éloquence.
Chacune d’elles mérite sa place dans un Musée vivant et lors de la « Museum Night Fever » de Bruxelles, au début mars 2010, toutes étaient présentes à leur manière aux Musées d’Art et d’Histoire du Cinquantenaire. Alliance de la dynamique muséale et de l’enseignement. Les halls du passé devenaient en cette nuit fiévreuse, espaces magiques de présentation de modèles créés par une Haute École de stylistes, déambulation sur des sentes de patchwork, déclamations poétiques, évocation du passé, … Entre le musée et le spectacle il n’y avait même plus l’épaisseur d’un rideau.
Puisse cette harmonie inspirer les parcours scolaires dans les musées !
Hélas ! dans les souvenirs de l’enfance, les Musées ont souvent été marqués par le signe de la contrainte. Suivre le guide, ne pas s’asseoir, ne pas regarder ce qu’on n’a pas désigné. La fantaisie est bridée, la Muse est muselée.
Boileau le dit dans son Art poétique :
Enfin Malherbe vint, et le premier en France,
Fit sentir dans les vers une juste cadence :
D'un mot mis à sa place enseigna le pouvoir,
Et réduisit la Muse aux règles du devoir.
Qu’Intermuse soit un chemin vers une Muse libérée, aux couleurs vives de l’interculturalité.
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mardi 8 juin 2010
vendredi 28 mai 2010
Intermuse. Ankara. Musée des civilisations anatoliennes
Anatolian Civilization Museum (ACM) is a governmental body working under Ministry of Tourism and Culture. Its main scope is to teach the past to shape the future. Objectives:
• Protection of cultural heritage
• Identity and history awareness
• Raising awareness on the importance of the province in terms of culture and history
• Raising awareness on the meaning and the importance of the museum
• To raise awareness on the protection of cultural heritage by non-formal education
The most importance experience of the ACM is about museums, history and culture education with the experience on heritage.
www.anadolumedeniyetlerimuzesi.gov.tr
• Protection of cultural heritage
• Identity and history awareness
• Raising awareness on the importance of the province in terms of culture and history
• Raising awareness on the meaning and the importance of the museum
• To raise awareness on the protection of cultural heritage by non-formal education
The most importance experience of the ACM is about museums, history and culture education with the experience on heritage.
www.anadolumedeniyetlerimuzesi.gov.tr
samedi 3 avril 2010
Ankara. Musée des civilisations anatoliennes
http://www.flickr.com/photos/paulthielen/
J'ai mis sur Flickr des images du musée des civilisations anatoliennes à Ankara.
samedi 27 mars 2010
Intermuse. Paul Thielen retour d'Ankara
Retour d’Ankara. Vol de nuit. Quatre heures entre l’aéroport de la capitale de la Turquie et Bruxelles-National. Dimanche matin, sept heures trente, débarquement à Bruxelles dans un pays encore paisible sous la couette. En quelques heures j’ai refait à l’envers le parcours des Galates, Celtes conquérants, de l’Europe occidentale vers l’Anatolie. J’ai retrouvé un des grands axes des civilisations et des conquêtes, Rhin-Danube et jusqu’à l’Asie Mineure.
Près de 7000 km pour deux jours de rencontre avec des amis Roumains, Bulgares et Turcs. La conclusion d’un travail de quelques années. Intermuse, un projet Comenius 2 de l’Union Européenne. J’avais eu le plaisir d’être le représentant qualifié de l’IIT pour présenter publiquement le projet face aux représentants d’autres petits groupes de l’Union. Intermuse, Intercultural Education through Museums, Éducation Interculturelle à travers les Musées. Et ces jours-là à Polatli et Ankara, j’étais le seul européen du Grand Ouest dans cette Babel de langues pour moi inusitées, roumain, bulgare, turc.
C’était aussi une étape marquante dans mon parcours de vie. Après une école secondaire organisée autour du latin et du grec (et tout de même du français, du néerlandais et quelque touches d’anglais) je m’étais retrouvé par le hasard de l’existence en première année de biologie ce qui allait me mener à un doctorat. Mes branches favorites étaient jusque là l’histoire et la géographie. Je me suis dit que je suivrais bien ces disciplines par curiosité et par passion. Les sciences plus dures, bien qu’on qualifie la biologie de science douce, à la main caressante mais aussi osseuse, allaient peut-être encadrer mon esprit. Je me suis promis de suivre, tout au long de ma carrière, le développement des sciences et des techniques dans la société qui s’ouvrait alors au monde, et particulièrement à Bruxelles, dans la perspective de l’Exposition Universelle de 1958. Et bien qu’à l’époque mon espérance de vie fut de 64 ans environ, je pensais bien suivre ma bonne résolution jusqu’à 75 ou 80 ans.
Je voulais donc étudier les relations entre les sciences et les sociétés dans lesquelles elle baignent. Un premier cycle de philosophie et quatre années de théologie m’ont donné des outils complémentaires pour regarder et analyser la culture scientifique. Et vers mes 25 ans j’ai créé une association pour être activement présents avec des amis dans les aspects scientifiques de cette culture, le Groupe Galilée. Des sondages, une revue « les Cahiers Galilée », un « manifeste pour une culture plus scientifique » en 1970, un numéro spécial de « La Revue Nouvelle » mensuel progressiste « d’intérêt général », des chroniques régulières dans des périodiques, des conférences sur la bioéthique, Science et Croissance…
Et en 1970, après mon doctorat qui portait sur le contrôle des activités sexuelles mâles par le système nerveux (chez le Lapin) et une thèse annexe sur l’informatique appliquée aux cycles en biologie, j’ai participé à la création d’une unité de Physiologie animale dans laquelle je donnais des cours de Neurophysiologie, Organes des sens, Croissance et Sénescence, Comportement…
En octobre 1972, je participais parmi les pionniers à la création d’une ville nouvelle en plein champ : Louvain-la-Neuve. J’y ai pris l’initiative d’un Conseil des Résidents (devenu Association des Habitants). Mon association y a réservé un bâtiment nouveau, le Centre Galilée, mêlant locaux d’animation et habitat communautaire. La maison était « intergénérationnelle » comme on dit aujourd’hui, groupant étudiants, enseignants et chercheurs, couples et célibataires, enfants, jeunes et adultes. Cette logique d’habitat groupé d’étudiants et de réalisation de projets socioculturels est depuis les années 50 une des caractéristiques de mon université de Louvain. Dans la vieille ville de Leuven (nom flamand de Louvain), les logements s’appelaient « maisons communautaires », « maisons facultaires ». Dans la ville de Louvain-la-Neuve, ce furent des « maisons de service », des « appartement communautaire », et depuis 1975, les célèbres « kots-à-projet ». La place sur laquelle le Groupe Galilée s’établissait pris le nom de Place Galilée, ce qui laisse espérer que mon passage sur cette terre laissera une trace toponymique.
Dans cette ville nouvelle qui s’est bâtie autour de nous, notre association a développé un grand nombre d’activités : une animation urbaine « Energie sur la Place » au moment de la crise du pétrole, des réunions de quartier « Sciences sur la Place », des conférences… . Et puis une librairie, un centre de documentation Sciences-Sociétés, une centrale d’achat pour la micro-informatique naissante, une filière de formation, un atelier de réparation, des séminaires, des débats, des colloques…
Libellés :
Ankara,
Intremuse,
Paul Thielen
lundi 8 mars 2010
Intermuse en Turquie
Ankara et Polatli sont deux villes importantes pour le projet Intermuse, Éducation Interculturelle à travers les musées.
La phase opérationnelle d'Intermuse s'est terminée en cette fin février en Turquie. Il reste les rapports et l'affinement du travail.
Deux jours de rencontres intenses au collège TED de Polatli, au Musée des Civilisations Anatoliennes d'Ankara et sur la tombe du roi Midas. En n'oubliant pas les soirées conviviales entre Turcs, Roumains, Bulgares, sans omettre la participation belge de la vieille Europe.
Europe, princesse phénicienne, mortelle, avec un fils immigré à Milet dans l'actuelle Turquie. Ou Europe participant pleinement à l'univers des dieux. L'Europe est née dans l'Est de la Méditerranée et y revenir c'est retrouver un peu de ses sources.
Pour un Belge, Ankara c'est aussi le pays des Galates, cette tribu gauloise peut-être originaire de la région d'Arlon, Metz, Trèves. Sa langue parlée à Ankara jusqu'au 5e siècle, serait proche de la langue des Trévires. Pourquoi ont-ils traversé toute l'Europe pour occuper l'Anatolie. Bergame ville gauloise. Ankara aurait reçu son nom de l'ancre celtique. Halil, ami archéologue d'Ankara, me confiait que dans la ville des gens s'appelaient encore Galate.
La phase opérationnelle d'Intermuse s'est terminée en cette fin février en Turquie. Il reste les rapports et l'affinement du travail.
Deux jours de rencontres intenses au collège TED de Polatli, au Musée des Civilisations Anatoliennes d'Ankara et sur la tombe du roi Midas. En n'oubliant pas les soirées conviviales entre Turcs, Roumains, Bulgares, sans omettre la participation belge de la vieille Europe.
Europe, princesse phénicienne, mortelle, avec un fils immigré à Milet dans l'actuelle Turquie. Ou Europe participant pleinement à l'univers des dieux. L'Europe est née dans l'Est de la Méditerranée et y revenir c'est retrouver un peu de ses sources.
Pour un Belge, Ankara c'est aussi le pays des Galates, cette tribu gauloise peut-être originaire de la région d'Arlon, Metz, Trèves. Sa langue parlée à Ankara jusqu'au 5e siècle, serait proche de la langue des Trévires. Pourquoi ont-ils traversé toute l'Europe pour occuper l'Anatolie. Bergame ville gauloise. Ankara aurait reçu son nom de l'ancre celtique. Halil, ami archéologue d'Ankara, me confiait que dans la ville des gens s'appelaient encore Galate.
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